Appréhender les transgressions |Magazine ARTISET | 3 2024

Les personnes concernées peuvent li brement recourir à des ressources ex ternes, comme des services profession nels de médiation, ou internes. Le dispositif en place chez FARA favorise une culture de la parole et propose des supervisions individuelles pour que la collaboratrice ou le collaborateur ne reste pas seul à surmonter l’événement et puisse reprendre confiance. Naturel lement, la personne agressée a le droit de déposer plainte. Nous en informons la personne, sans l’encourager ni la dis suader d’en faire usage. En cas de vio lence grave, la direction de l’institution se réserve le droit de l’annoncer à la justice, ce qui va déclencher la même procédure qu’un dépôt de plainte. Cela ne signifie pas pour autant que nous allons demander à la personne respon sable de quitter l’institution. Nous déclenchons une série de me sures. La première est d’expliquer et de réaffirmer clairement notre tolérance zéro face à des actes transgressifs quels qu’ils soient. Nous nous entretenons avec la personne afin qu’elle prenne conscience de son geste et de ses consé quences. Pour cela, nous collaborons aussi avec une association externe, Ex-pression, active dans le conseil et la prévention de la violence, ainsi qu’avec le réseau professionnel et privé de la ou du bénéficiaire. Dans les cas plus graves, nous avons introduit un système d’avertissements afin que la personne comprenne que son acte n’est pas anodin et que nous le prenons très au sérieux. Après trois avertissements, nous de mandons à la personne de partir. Nous appliquons un protocole qui peut s’apparenter à un système de veille nous permettant d’anticiper les situations complexes. Nous collectons et parta geons des observations sur la personne dans son environnement de vie et de travail, dans ses relations avec le personnel ou avec ses proches, le but étant de re pérer les signes avant-coureurs et les Et du côté de la ou du bénéficiaire, que se passe-t-il? Et comment prévenir d’autres passages à l’acte?

Blaise Curtenaz: «Nous voulons rappeler aux bénéficiaires qu’ils ne sont pas uniquement bénéficiaires de quelque chose, mais parties prenantes d’un projet avec une voix qui compte.» Photo: FARA

facteurs de risques qui pourraient conduire à une escalade, et nous per mettre de désamorcer la crise à temps. Ces mesures relèvent davantage de la postvention, c’est-à-dire des actions et interventions

mises en place après la surve nance d’un événement. Qu’en est-il de la prévention? Actuellement, nous n’avons pas de vé ritable stratégie de lutte contre la mal traitance, mais diverses actions visant à sensibiliser nos différents publics à

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